dimanche 8 février 2009

Morse (Let the right one in)

Diffusé uniquement dans 24 salles à travers la France. Après The fountain et The mist, c'est à se demander si c'est le traitement qu'on réserve chez nous aux films fantastiques intéressants (pas que je tienne The fountain en grande estime, mais c'est quand même mieux que le tout-venant habituel).

Enfin ! Un vrai bon film. Ca faisait si longtemps. En le voyant, je me suis souvenu pourquoi je m'emmerdais devant la majorité des autres films d'horreur. C'est parce que les tâcherons débiles qui les réalisent n'ont juste rien compris au fantastique.

Je retrouve dans Morse ce que j'aime chez Stephen King, ce que je perçois chez Guillermo Del Toro quand il fait autre chose que Blade, ce qui m'a collé au siège dans La mouche et L'échelle de Jacob : l'humanité au centre du récit. Je comprends en voyant Morse pourquoi j'enrage au rayon Fantastique de la Fnac, pourquoi j'ai envie de foutre le feu aux bouquins d'Anne Rice et pourquoi le remake de La colline a des yeux ne m'inspire que de la pitié.

C'est comme ça que ça devrait toujours être. Aussi bien raconté, aussi bien perçu, aussi tendrement, de façon aussi intime et pudique, mais sans pour cela évacuer la sauvagerie et les grondements de bêtes. Le déclic vient de se produire avec ce film. C'est exactement ça qu'il faut faire, c'est par là qu'il faut aller. Je veux dire, même pour moi, pour ce que j'écris.

Autrement, les deux acteurs (sur l'affiche) sont merveilleux. Le rythme est un peu lent (et puis c'est suédois, ça parle pas des masses), mais ça n'est qu'un un demi-défaut. On ne peut pas en vouloir à un film pareil, à un traitement pareil, juste parce qu'il se laisse aller à un peu de contemplation. Ne lisez même pas l'histoire, fuyez la bande-annonce et les critiques comme la peste. Si ça ne passe pas chez vous, vous le verrez peut-être un jour en vidéo, ce serait dommage de saboter une partie du plaisir. Cette impression de trouver enfin un coin lumineux au milieu d'une masse de trucs noirâtres et sans consistance.

Ouf.

(comme pour Rec, un remake américain est déjà en préparation - je n'en attends rien de bon, mais je suis curieux de voir le résultat)

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