mardi 6 janvier 2009

Cheers

C'est consternant à quel point les voeux du nouvel an sonnent faux. Bonjour et bonne année hein ! Meilleurs voeux pour 2009, amour, santé, réussite... Tu parles. Ils souhaitent ça comme on demande si ça va par automatisme, en serrant une main. C'est la période, ça se fait.

Je ne risque pas de leur jeter la pierre, les miens sont aussi hypocrites que les leurs. A part que j'écourte, puisque je ne suis plus trop capable d'articuler des phrases longues. Salut, bonne année. Allez va, y'a des choses plus graves.

En arrivant ce matin, j'ai quand même cru un instant qu'on ne remarquerait pas mon état. Je rentrais de vacances, j'étais censé être requinqué et tout pimpant. Simuler le bonheur m'a paru d'une difficulté épouvantable devant la porte d'entrée, j'ai été pris d'une envie irrésistible de faire demi-tour et de me retrancher chez moi, et puis je ne sais pas où est-ce que j'ai trouvé la force de redresser les épaules et de me faire croire que j'allais très bien.

Parait que la stature physique joue vachement sur le mental. Si tu te tiens droit et fier, si tu essaies de prendre l'attitude physique que tu aurais si tu étais en pleine forme, heureux et confiant en l'avenir, ça influe sur ta façon de voir les choses. Je trouve ça relativement vrai, mais encore faut-il trouver les ressources pour le faire.

Je suis entré en souriant comme si c'était la grande forme, je crois même avoir eu l'air authentique auprès de quelques uns (et E. avait l'air au trente-sixième dessous, pire que moi, il n'aurait pas remarqué si j'avais eu ma tenue de zombie habituelle). Coucou les gars, c'est moi, remonté à bloc, prêt à attaquer sur les chapeaux de roues, ah-ah, on va voir ce qu'on va voir. Retrouver Sophie m'a quand même fait du bien (vaguement, parce qu'elle se marre beaucoup, c'est contagieux), mais c'est Nathalie qui m'a eu.

- Alors tes vacances, c'était bien ?
- Ca va, j'en avais besoin (dépasser à tout prix les deux mots par phrase, sinon on se trahit).

Un silence et puis :

- Bon, t'as pas tellement l'air mieux que quand t'es parti.
- (putain comment elle a su ?) Ah bon ? Si, ça va. Je me suis reposé.

Les enfants, les enfants. On n'est pas sortis du merdier. Au passage, si je continue à m'épancher dans ce blog et si je continue à dégringoler moralement, comme je ne compte pas me censurer ni effrayer mes proches, je vais peut-être en bloquer l'accès par défaut. Le genre qui ne reçoit que sur invitation. C'est pratique de ce point de vue, Blogger, je peux dire non.

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A part ça, je n'aime pas l'hiver mais j'aime voir la neige tomber. Brusquement, on dirait que le monde se met à chuchoter.


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