dimanche 28 juin 2009

Les nuits de tristesse

Il y a des soirs où tout te semble tellement inutile et creux, il y a des soirs où le gouffre te regarde avec tant d'intensité que t'en viendrais presque à dire à n'importe qui, avec des accents de folie désespérée dans la voix, comme si t'étais en train de crever sur place, "sauvez-moi".

Prends-moi dans tes bras toi que je ne connais pas, et allons dormir pour tout oublier, et je sais que ce sera faux évidemment, je sais que tu n'es rien et que tu te fiches comme d'une guigne de ce que je raconte, je sais que tu trouves sans doute mes propos démesurés et lamentables, je sais que tu ne me sauveras pas vraiment et que tu n'as même pas vraiment envie de me sauver, je sais que tes bras ne seront rassurants que parce que j'aurai décidé de les trouver rassurants, et pas parce que ce seront spécifiquement les tiens, mais j'aimerais qu'on ne pense pas à tout ça et qu'on y croie un petit peu, au moins ce soir. Là, ce soir, s'il-te-plait, qu'on arrête d'être cyniques, qu'on arrête de se méfier et d'user de stratagèmes débiles, j'aimerais bien qu'on baisse nos armes un instant, nos défenses impitoyables, et que pendant les quelques heures qui nous séparent encore de l'aube, on se sente un peu moins seuls au milieu des ombres.

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